DéPRESSION : CES DEUX BONNES HABITUDES QUOTIDIENNES COMBINéES SERAIENT TRèS EFFICACES POUR PRéVENIR SON APPARITION

Des chercheurs affirment qu’il serait possible pour tout à chacun de prévenir l’apparition de troubles dépressifs en adoptant au quotidien ces deux habitudes d’ores et déjà reconnues pour favoriser …

Perte de motivation et d’appétit, fatigue, manque d’estime et de confiance en soi, tristesse et souffrance psychique… les troubles dépressifs ont un fort retentissement sur la vie quotidienne, et ne sont pas à prendre à la légère. Ils représentent même le premier facteur de morbidité et d’incapacité dans le monde, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie. S’il est bien connu que la dépression peut entraîner un manque de sommeil (le sommeil est alors troublé par des éveils nocturnes fréquents et un réveil précoce), peu de gens savent qu'il existe également un lien dans l'autre sens : des problèmes de sommeil persistants peuvent conduire à la dépression. Il est en effet établi que des troubles du sommeil et des décalages du rythme circadien (alternance jour/nuit) sont fréquemment observés chez les personnes présentant beaucoup de ruminations. Pour éviter qu’un véritable cercle vicieux ne se mette en place, il est donc indispensable de prendre en charge les troubles du sommeil chez les patients dépressifs.

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Si, à l’inverse, il existait un « cercle vertueux » en ce qui concerne le sommeil et la prévention de la dépression ? Telle est l’hypothèse émise par des chercheurs du Brigham and Women's Hospital, organisme affilié à la Harvard Medical School. Leur étude publiée dans la revue JAMA Network Open affirme que le fait de passer plus de temps au soleil pour s’exposer à la lumière naturelle améliore l'humeur… et qu’un sommeil de qualité pourrait être la clé de cette association bénéfique. Plus précisément, l’étude qui a porté sur plus de 6 600 participants a révélé que les participants qui passaient plus de temps sous une lumière vive avaient un sommeil plus régulier, et qu'un sommeil plus régulier était associé à des symptômes de dépression plus faibles et à des risques plus faibles de dépression légère ou sévère. « Un sommeil régulier a des effets considérables sur notre santé. Les futures études sur la luminothérapie ne devraient pas négliger le rôle que la régularité du sommeil pourrait jouer dans l'humeur et les symptômes de la dépression. », déclare auprès de la la Harvard Gazette Susan Redline, co-auteure de l'étude, spécialisée en médecine du sommeil.

Lumière naturelle et sommeil : un lien bénéfique incontestable

Pour en venir à cette conclusion, l’équipe scientifique a utilisé des données recueillies de 2011 à 2014 dans le cadre de l'Enquête nationale sur la santé et la nutrition. Le but étant de déterminer si une exposition à une lumière vive (à un niveau généralement équivalent à l’exposition à la lumière du jour) était associée aux symptômes de la dépression et, dans l’affirmative, si l’indice de régularité du sommeil (une mesure de la cohérence des horaires de sommeil au quotidien) expliquait cette association. La lumière vive et la régularité du sommeil ont été mesurées à l’aide d’un appareil porté au poignet. « Nous avons constaté qu'un temps plus long passé sous une lumière vive était associé à une diminution des symptômes de la dépression et que la régularité du sommeil expliquait en partie cette association. Un taux élevé de vitamine D (synthétisée par l’organisme lorsque la peau est exposée aux rayonnements ultraviolets, principalement aux rayons UVB) était également associé à une plus grande exposition à la lumière vive et à une plus grande régularité du sommeil, mais pas aux symptômes de la dépression. », atteste Susan Redline.

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Des études plus poussées sont toutefois nécessaires pour confirmer ces résultats et évaluer plus en détails le rôle de la régularité du sommeil dans la relation entre l'exposition à la lumière et l'humeur en suivant des participants sur une période plus longue. Toujours est-il que le lien entre la lumière naturelle et la qualité du sommeil et déjà bien établi car comme le rappelle l’Inserm à ce sujet, l'exposition à la lumière pendant la journée et l'obscurité pendant la nuit qui permet de bien synchroniser notre horloge biologique pendant la journée. En effet, on appelle “horloge biologique” (ou rythme circadien), le système qui permet à notre organisme de réguler un certain nombre de fonctions vitales sur une période d’environ 24 heures. Située au cœur du cerveau, elle est composée de 20 000 neurones dont l’activité contrôle le cycle éveil/sommeil, température corporelle, le rythme cardiaque ou encore la délivrance d’hormones comme la mélatonine. Pour fonctionner correctement, elle se base donc sur des signaux qu’elle reçoit de l’extérieur et qu’elle interprète comme autant d’indicateurs pour se resynchroniser en permanence sur une période de 24 heures.

C’est ainsi que l’ingestion de nourriture, l’exercice physique et la température extérieure par exemple sont qualifiés de « donneurs de temps ». Mais le plus important des « donneurs de temps » est la lumière : une exposition inappropriée à la lumière et toute votre horloge biologique se détraque avec des conséquences sur les fonctions cognitives la vigilance, la mémoire, les fonctions cardiovasculaires et, surtout, le sommeil. La lumière est par ailleurs utilisée dans le traitement de la déprime saisonnière dans le cadre d’une pratique appelée « luminothérapie », mais toujours sur avis médical selon la Haute Autorité de Santé. Le but : stabilisera le rythme circadien des personnes concernées en plus d’inhiber leur production de mélatonine et de stimuler leur production de sérotonine. Une séance consiste à s’exposer, dans les deux heures qui suivent le réveil, à une lampe d’une puissance de 10 000 lux (unité de mesure de l’éclairement lumineux) à une distance d’environ trente centimètres durant trente minutes. La durée d’exposition est proportionnelle à l’intensité de la lampe, sachant que les effets thérapeutiques sont généralement observés après une à deux semaines.

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