LE JEûNE INTERMITTENT SERAIT ASSOCIé à UN RISQUE 91% PLUS éLEVé DE MORT PAR MALADIE CARDIOVASCULAIRE

Très à la mode depuis quelques années - selon une enquête IPSOS, relayée par Le Parisien en 2022, 27% des Français.es jeûnent - , le jeûne intermittent pourrait, à long terme, mettre notre santé en danger. 

C’est le constat fait par une nouvelle étude d’ampleur, présentée lors de session "Epidemiology and Prevention, Lifestyle and Cardiometabolic Scientific Sessions 2024", de la American Heart Association (organisée du 18 au 21 mars 2024, à Chicago, aux États-Unis). 

La recherche cible précisément le format 16:8 (16h de jeûne et 8h pendant lesquelles s’étalent les repas, particulièrement plébiscité pour la perte de poids), qui serait associé à un risque accru décès par maladie cardiovasculaire

Une cohorte d'ampleur, suivie sur 20 ans

L’étude en question a été menée sur une cohorte de plus de 20 000 Américain.es. 

Le point de départ de cette dernière se trouve dans le peu de recherches scientifiques évaluant les effets de la privation de nourriture, sur une durée donnée et quotidienne, sur notre organisme, comme l’expliquent les chercheurs dans un communiqué paru sur le site de l’American Heart Association le 18 mars 2024

Les dossiers médicaux de ces observé.es - des participants à des enquêtes nationales annuelles sur la nutrition et la santé - ont été examinés par les scientifiques, sur une période de 15 ans (entre 2003 et 2018). Ces données ont, ensuite, été comparées à celles des personnes décédées aux États-Unis sur la période de 2003 à 2019. 

Le régime 16:8 associé à un risque de décès par maladie cardiovasculaire de 91%

Une analyse qui a pu mettre en lumière que les personnes préférant le régime intermittent 16:8 présentaient un risque de décès par maladie cardiovasculaire de 91% plus élevé. 

"Les personnes qui limitaient leur alimentation à moins de 8 heures par jour, dans le cadre d'un régime alimentaire limité dans le temps, étaient plus susceptibles de mourir d'une maladie cardiovasculaire que les personnes qui mangeaient sur des durée normales", explicite le communiqué de presse.

Les scientifiques ont également noté que le risque était plus élevé pour les personnes vivant déjà avec une maladie cardiovasculaire, ou souffrant d’un cancer. "Parmi les personnes atteintes d'une maladie cardiovasculaire existante, ou d'un cancer, une fenêtre alimentaire allant de 8 à 10 heures par jour était également associée à un risque 66 % plus élevé de décès par maladie cardiaque ou par accident vasculaire cérébral". 

De même, une période de jeûne dans la journée - qu'importe sa durée -, "n’a pas réduit le risque global de décès, quelle qu’en soit la cause".

Des effets indésirables à long terme à étudier 

Pour les chercheurs, il est crucial de mettre en lumière cette découverte, notamment pour les patients étant déjà atteints de pathologies. 

"Les résultats de notre étude encouragent une approche plus prudente et personnalisée des recommandations alimentaires, garantissant qu'elles sont alignées sur l'état de santé d'un individu et sur les dernières preuves scientifiques", écrivent-ils. 

Cependant, la nuance est de mise. Si l'étude a fait le lien entre une fenêtre de repas de 8h et les décès dus à des maladies cardiovasculaires, "cela ne signifie pas qu'une alimentation limitée dans le temps a entraîné une mort cardiovasculaire, mais cela suggère qu’une alimentation limitée dans le temps peut avoir des avantages à court terme mais des effets indésirables à long terme". 

D'après eux, des recherches futures devront examiner les mécanismes biologiques qui sous-tendent les associations entre un horaire alimentaire limité dans le temps et des problèmes cardiovasculaires indésirables. 

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