GRIGNOTER DES COLLATIONS SUCRéES OU GRASSES ENTRE LES REPAS ANNULERAIT LES BIENFAITS D'UNE ALIMENTATION SAINE ET VARIéE

Collations salées ou sucrées : 35% des français.es mangeraient entre les repas deux à trois fois par semaine, avait révélé un sondage mené par le CREDOC et relayé par Le Parisien en 2018. Toujours d’après le sondage, ces grignotages s’étaleraient tout au long de la journée, allant de la pause du matin, en passant par le goûter de l’après-midi, jusqu’au soir, avant le dîner.

Toutefois, manger entre les repas n'est pas toujours mauvais pour la santé : c’est ce qu’ont révélé des chercheur.euses du Department of Nutritional Sciences du King’s College de Londres, dans une nouvelle étude, publiée le 15 septembre 2023 dans l’European Journal of Nutrition. D’après les scientifiques, des collations saines ne seraient pas contre-indiquées.

Le grignotage, un "comportement alimentaire courant"

Tout d’abord, “le grignotage est un comportement alimentaire courant qui représente une grande proportion de l’apport énergétique quotidien, ce qui en fait un déterminant clé de la qualité de l’alimentation”, commencent les chercheurs et chercheuses dans l'étude. Stress, ennui, manque de nutriments dans les repas : le grignotage peut être déclenché par de nombreux facteurs.

Et il est très répandu dans la population. En étudiant les habitudes alimentaires de 854 personnes âgées en moyenne de 46 ans, les scientifiques anglais ont découvert que 95 % des participant.es mangeaient en dehors des repas, 47 % consommaient deux collations par jour et 29 % en mangeaient plus de deux.

Et les encas sont très variés : fruits, noix, amandes, fromage ou encore gâteaux. “Les aliments les plus consommés en collation sont les boissons (lait, thé, café, boissons aux fruits), les bonbons, les biscuits et les brownies, les noix et les graines, les fruits (pommes, bananes, agrumes), les chips, le pain, le fromage et le beurre, les gâteaux et les tartes, ainsi que les barres de céréales”, relatent les recherches. Des collations plus riches en glucides, en lipides et en sucres que les repas principaux, mais aussi plus faibles en protéines.

Toutefois, 26 % des participant.es ont avoué que leurs repas principaux étaient sains, contrairement à leurs collations. Mais privilégier régulièrement des collations constituées d'aliments gras, sucrés et salés ferait perdre les multiples bienfaits d'une alimentation saine et variée.

Des conséquences sur la santé, uniquement si les collations sont fréquentes et "peu saines"

En effet, des collations malsaines et fréquentes étaient associées à des problèmes de santé : “la fréquence des collations était inversement associée à la qualité des collations, et la réduction de la qualité des collations était associée à une mauvaise qualité du sang cardiométabolique", peut-on lire dans l'étude.

Plus précisément, “les collations malsaines étaient liées à un IMC plus élevé, à une masse de graisse viscérale plus importante et à des concentrations de triglycérides postprandiales plus élevées (la période qui suit un repas)”, reprend le communiqué de presse. Des habitudes alimentaires pouvant mener à l’apparition de “maladies métaboliques”.

De plus, les collations tardives - après 21 h - étaient les plus nocives pour notre santé : “le grignotage tardif est associé à des résultats défavorables, potentiellement en raison d’un intervalle de jeûne réduit pendant la nuit”, ont ajouté les scientifiques anglais dans les recherches.

Cependant, contrairement aux idées reçues, le grignotage peut aussi être bienfaiteur : “étant donné que 95% d’entre nous grignotent et que près d’un quart de nos calories proviennent de collations, échanger des collations malsaines telles que des biscuits, des chips et des gâteaux contre des collations saines comme des fruits et des noix est un moyen très simple d’améliorer votre santé”, a conclu Sarah Berry, co-auteure, dans le communiqué de presse.

Finalement, "le comportement de grignotage peut être une cible clé de l’alimentation pour améliorer les facteurs de risque de maladies liées à l’alimentation et grignoter des aliments de haute qualité plus tôt dans la journée peut faire partie d’un mode de vie sain", ont terminé les scientifiques britanniques dans cette nouvelle étude.