C'EST LA FAçON DONT VOUS BUVEZ DE L’ALCOOL QUI DéTERMINE VOS RISQUES DE MALADIE DU FOIE, PAS LA QUANTITé

En cette période de fêtes de fin d’année, il est bon de rappeler que la consommation d’alcool doit s’effectuer avec modération. D’après le site de l’Assurance maladie, les valeurs repères de consommation en France ont été établies depuis 2017 à dix verres d’alcool standard par semaine, sans dépasser deux verres standards par jour. À l’échelle mondiale, les maladies du foie constituent l’une des principales causes de décès prématurés. La cirrhose liée à l’alcool (ARC) touche ainsi jusqu’à 3 % de la population mondiale. Mais est-ce vraiment une question de quantité excessive ?

Le mode de consommation d’alcool comme facteur déterminant

Publiés dans la revue Nature Communication, les travaux de chercheurs britanniques de l'University College London (UCL), du Royal Free Hospital et des Universités d'Oxford et de Cambridge ont analysé les données de plus de 312 000 adultes britanniques buvant activement. L’équipe scientifique a évalué l’impact des habitudes de consommation d’alcool, de la susceptibilité génétique et du diabète de type 2 sur la probabilité de développer une ARC. Un rapport de risque de base un a ainsi été établi à l’aide des données des participants qui buvaient dans les limites quotidiennes, avaient une faible prédisposition génétique à l’ARC et ne souffraient pas de diabète.

Si les personnes qui se livraient à une consommation excessive d’alcool au moins une fois par semaine étaient trois fois plus susceptibles de développer une ARC, le risque était quatre fois plus élevé pour les personnes présentant une prédisposition génétique significative, et deux fois plus élevé pour les personnes atteintes de diabète 2. Mais surtout, les résultats ont montré que les personnes buvant de façon excessive étaient six fois plus susceptibles de développer une ARC. De quoi révolutionner le mode d’approche quant aux liens entre consommation excessive et maladies hépatiques liées à l’alcool.

Les habitudes de consommation d’alcool comme facteur clé

"De nombreuses études portant sur la relation entre les maladies du foie et l'alcool se concentrent sur le volume d'alcool consommé, explique dans un communiqué le docteur Linda Ng Fat, co-autrice de l’étude. Nous avons adopté une approche différente en nous concentrant sur les habitudes de consommation d'alcool et avons constaté qu'il s'agissait d'un meilleur indicateur du risque de maladie du foie que le volume seul. (…) Même si la génétique joue un rôle, cette recherche souligne que les habitudes de consommation sont également un facteur clé".

Une recherche importante, d’autant que depuis le début de la pandémie de Covid-19, les décès liés à l’alcool ont augmenté de 20 %, d’après une étude réalisée en 2021 et publiée dans la revue ScienceDirect. "Il est impératif que nous adoptions des stratégies innovantes pour faire face à cette crise croissante, ajoute le docteur Steven Bell, co-auteur de l’étude. Ces travaux nous donnent de nouveaux outils essentiels pour identifier les personnes les plus à risque, nous permettant ainsi d'orienter les interventions plus efficacement vers ceux qui en bénéficieront le plus".

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