L’éCOLOGIE «AVEC» ET «POUR» LES QUARTIERS POPULAIRES : çA PEUT TOUT CHANGER

Transports, rénovation industrielle, végétalisation… En 2024, Libé informe sur les enjeux de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous gratuits et grand public. Objectif : trouver des solutions au plus proche des territoires. Deuxième étape du tour 2024 : Paris, les 29 (soir), 30 et 31 mars (entrée libre sur inscription). Un événement coproduit avec la Ville de Paris, l’Académie du Climat et Banlieues Climat. En partenariat avec le Crédit coopératif, l’Ademe, la Fondation Jean-Jaurès, Greenpeace, Oxfam, Médiatransports, Pioche ! Magazine et Vert, le média. Entrée gratuite sur inscription.

L’écologie ne manque pas de défis à relever. Mais celui-ci, à l’échelle de notre pays, est essentiel : il s’agit de prendre en compte les premiers concernés. A savoir : les habitants des quartiers populaires. Jusque-là, la lutte contre le dérèglement climatique et la destruction du vivant a malheureusement tendance à se faire sans eux. Pourtant, c’est tout à fait un sujet «pour» eux. Bétonnées, les banlieues françaises subissent de plein fouet les épisodes de très fortes chaleurs. On y meurt plus qu’ailleurs lors des canicules. L’hiver, dans les passoires thermiques des bâtiments non rénovés, c’est le gel et la facture d’électricité qui explose. On y respire les particules fines de la périphérie des grandes villes industrielles, des usines classées Seveso, donc dangereuses, et des autoroutes. C’est dans ces territoires et chez leurs habitants que les inégalités climatiques rencontrent les inégalités sociales, les rendant particulièrement vulnérables.

Et pourtant. L’écologie ne réussit pas à être un sujet concernant pour la majorité des habitants de ces villes. Elle peut sembler trop éloignée des préoccupations matérielles de court terme. Paternaliste parfois, avec ses injonctions aux «petits gestes». Injuste, quand la sobriété est avant tout subie par ceux dont l’empreinte carbone est déjà bien inférieure à celle des classes les plus aisées.

Alors comment proposer une écologie réellement populaire ? Il y a urgence à la penser autrement. Avec, et pour, les moins privilégiés. D’en finir avec la verticalité d’une écologie faite par des élites. Pour sortir de la défiance, il faut aussi proposer un projet qui redonne du pouvoir. L’écologie peut émanciper. Economiquement en formant la jeunesse aux opportunités de demain. Ou en baissant la facture des ménages pour l’énergie et les transports. Politiquement surtout, en construisant les bases d’une société plus juste et soutenable. Avant toute chose : l’écologie populaire est une chance. C’est justement parce que les quartiers cumulent toutes les difficultés que les solutions qui en naîtront seront à la hauteur de l’enjeu qui nous concerne tous.

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