VOUS VOYAGEZ AU QUéBEC ? CE QUE LES GUIDES NE VOUS DISENT PAS TOUJOURS

La «Belle province» est le lieu pays des faux-semblants. Le Québec ressemble à un pays, mais il n'est qu'une région canadienne. L'on y parle la langue de Robert Charlebois, si différente d'Europe francophone. C'est l'Amérique en français, peuplée d'Anglo-saxons, adeptes du tutoiement et d'une formidable simplicité et convivialité. Les Québécois revendiquent un côté latin, mais cette latinité est homéopathique. L'américanité se vit chaque jour, tant dans les relations entre hommes et femmes, que dans l'habillement et le goût décomplexé pour l'argent. Les Québécois ne sont pas les cousins des Français, tout au plus de lointaines connaissances.

Le consensus obligatoire

«Pas d'chicane dans ma cabane (pas de disputes chez moi)», dit une jeune montréalaise lors d'un repas. Sous prétexte de politiquement correct et de non-généralisation, les Québécois refusent souvent de prendre position. Ils abhorrent la critique, fût-elle constructive. Et lorsque cette dernière vient d'un voyageur français, c'est encore pire. Si ce consensus est un remède contre le stress, l'inconvénient est qu'il est bien difficile de savoir, par exemple, si un restaurant ou un musée présentent un quelconque intérêt, car au Québec, tout est « ben beau ».

Le choc gastronomique

Les Québécois aiment les mélanges alimentaires. L'un des restaurants les plus célèbres de Montréal a pour plat vedette la poutine au foie gras. La recette ? Des frites recouvertes de foie gras, de sauce et de crème. Surprenant ? Les Québécois en pincent pour les essais, fussent-ils étranges. C'est l'une de leurs forces. Le revers ? «Se payer la traite (bien manger)» est une gageure dans La Belle province, où, si l'on excède la poutine, la tourtière ou le pâté chinois (hachis parmentier), il n'existe pas de plat national ou ceux-ci ont disparu. On vient au Québec pour s'alimenter, déguster des plats roboratifs, dont les produits sont ultra-transformés. Les taxes et le pourboire ne sont jamais inclus dans la facture des restaurants. Ajoutez 30% par rapport au prix initial. Addition souvent salée.

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Les variations de température

  

Le Québec n'est pas seulement chaud l'été et froid l'hiver. L'amplitude thermique, hiver comme été, y est considérable. La température peut chuter ou augmenter d'une dizaine de degrés en quelques heures. Emporter avec soi une petite laine en tout temps est nécessaire. Les Québécois regardent d'ailleurs assidûment leur chaîne tv météo, Météo Média, pour ne pas être pris au dépourvu. Le facteur «humidex», la température ressentie, est toujours celle qui est mentionnée.

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Le Québec, c'est cher

Le Québec a longtemps été une destination bon marché. Cela a changé depuis quelques années. Réserver une semaine fin septembre 2024, dans un hôtel quatre étoiles du centre de Montréal, coûte désormais entre 1400 et 3200 euros. Si les taxis et Uber restent abordables, les liaisons intérieures, en avion ou en train, dominés par des quasi-monopoles, sont hors de prix. Enfin, mieux vaut activer un pass de téléphonie français que d'acheter une carte SIM locale. Au Québec, les consommateurs paient les appels sortants, mais aussi entrants, ainsi que de nombreuses taxes. Est-ce pour cela que le dollar, la «piastre», comme on dit au Québec, occupe toutes les discussions ? Difficile à dire. Les Québécois sont en tout cas de très bons vendeurs. Ne l'oubliez pas avant de visiter un lieu.

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La langue et non l'accent

Enfin, les Québécois sont très chatouilleux sur la question linguistique. Ils détestent que les Français, surtout les Français, leur fassent la leçon ou leur disent qu'ils ne les comprennent pas et ce même si, par exemple, un gâteau écœurant signifie que cette pâtisserie est excellente ou … écœurante ! Et lorsque des «pitounes se paquètent la fraise», tout le monde a bien compris que nos amis canadiens parlent de jeunes femmes saoules. De Notre-Dame-des-Sept-Douleurs à L'Ascension-de-Notre-Seigneur, les Québécois s'énervent de ces Français dont le quotidien est truffé de mots anglais. «C'est pas l'fun (c'est pas amusant)», vous diront-ils. Tour à tour Amérindien, Français, puis Britannique, le Québec a gardé en lui un peu de chacune de ses époques et c'est sa richesse.

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2024-09-26T05:11:33Z