MALADIES CARDIAQUES : QUATRE MESURES à SUIVRE EN TANT QUE FEMME POUR LES PRéVENIR à TOUT âGE

Les maladies cardiovasculaires tuent chaque jour 200 femmes en France. Mieux connaître ces maladies permet de s'en protéger, mais des inégalités hommes-femmes persistent toujours dans ce domaine. Une …

Les maladies cardiovasculaires ou cardio-neurovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde, la deuxième en France. Le ministère de la Santé précise à leur sujet que « malgré quatre décennies de baisse de mortalité et morbidité grâce à la prévention et aux progrès thérapeutiques, elles restent à l’origine d’environ 140 000 morts par an et sont aussi l’une des principales causes de morbidité et de consommation de soins avec plus de 15 millions de personnes traitées. » L’organisme rappelle en outre qu’une vigilance particulière est nécessaire en ce qui concerne le risque cardiovasculaire chez les femmes, puisque les taux d’hospitalisation pour syndrome coronarien sont en progression chez celles de moins de 65 ans depuis plus de 20 ans. Un constat partagé par l’organisme MedStar Health* qui affirme dans un point d’informations dédié à cette thématique que « de nombreuses femmes ne semblent pas se préoccuper autant de leur cœur que de la santé des autres. Pourtant, les maladies cardiaques sont l’une de leurs principales causes de décès chaque année. Il est important de parler de la façon dont les femmes de tout âge peuvent prendre des mesures pour réduire leur risque à n'importe quel stade de la vie. »

Santé de la femme : un risque cardiovasculaire à ne pas négliger grâce à ces 4 mesures

Adopter des changements dans son mode de vie pour protéger son cœur

Le constat : De nombreux facteurs contribuent au risque de maladie cardio-neurovasculaire. Certes, certains sont non modifiables : avancée en âge, surtout après 35 ans et le sexe masculin, risques familiaux (hypercholestérolémie familiale), certains états et maladies chroniques (ménopause précoce, dépression, schizophrénie, troubles bipolaires, diabète type 1, maladies rhumatismales). Mais le rôle des facteurs de risque comportementaux est indéniable, comme le rappelle la Fédération Française de Cardiologie. Il s’agit notamment du tabagisme, de l’activité physique insuffisante et la sédentarité, d’une alimentation déséquilibrée, d’une consommation excessive d’alcool, du stress, et de certains troubles du sommeil. Et ce sachant que l’OMS estime que les habitudes de vie en lien avec l’environnement et nos comportements sont des leviers essentiels de prévention des maladies non transmissibles de manière générale.

L’avis de MedStar Health : Bon nombre de ces facteurs de risque traditionnels affectent les femmes de manière disproportionnée, ce qui entraîne des complications plus précoces et une augmentation des accidents cardiaques chez les femmes que chez les hommes. C'est pourquoi il est particulièrement important pour les femmes souffrant de maladies chroniques, comme l'hypertension ou l'hypercholestérolémie, de gérer leur état sous la supervision d'un professionnel de la santé. Il n'est jamais trop tôt ni trop tard pour modifier votre mode de vie afin de prévenir les maladies cardiaques. La connaissance est un pouvoir et la compréhension de la gravité des maladies cardiaques peut aider à vous motiver à apporter de petits changements qui pourraient avoir un impact durable sur votre santé cardiaque :

Faites régulièrement de l'exercice : les femmes qui pratiquent une activité physique modérée pendant au moins 30 minutes cinq jours par semaine bénéficient d'une diminution de 25 % du risque d'accident cardiaque par rapport à celles qui n'en pratiquent pas. La marche rapide, les exercices aérobiques ou les exercices de renforcement musculaire peuvent également aider les femmes à atteindre et à maintenir un poids santé et à réduire la graisse abdominale, ce qui peut réduire le risque de maladie cardiaque.

Adoptez un régime alimentaire sain pour le cœur : Adopter un régime méditerranéen riche en fruits, légumes, légumineuses et noix tout en minimisant la consommation de viandes rouges et de produits laitiers peut réduire votre risque de maladie cardiaque de près de 25 %. De plus, les experts recommandent de consommer une quantité modérée de viandes maigres et d'éviter les aliments transformés, qui offrent peu d'avantages nutritionnels.

Dormez suffisamment : être bien reposé peut avoir un impact sur votre tension artérielle, votre profil lipidique et votre niveau de stress. Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), les adultes qui dorment moins de sept heures par nuit sont plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé, notamment l’hypertension artérielle, l’obésité et le diabète de type 2, qui augmentent tous les risques de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.

Arrêtez de fumer : les femmes qui fument ont deux fois plus de risques d'avoir une crise cardiaque que les non-fumeuses. En effet, fumer provoque un durcissement des vaisseaux sanguins et augmente la tension artérielle. Le tabagisme peut également diminuer le taux de bon cholestérol, ce qui peut entraîner le durcissement et le rétrécissement des parois artérielles. Même si vous fumez depuis des années, vous pouvez réduire votre risque de maladie cardiaque de près de 50 % en un an en arrêtant de fumer.

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Connaître les facteurs de risque spécifiques aux femmes 

Le constat : Tabac, alcool… non seulement le mode de vie des femmes a fortement évolué ces 30 dernières années, entrainant une progression régulière de leur exposition aux facteurs de risque cardio-vasculaire mais il s’avère aussi que le risque hormonal est un risque spécifique aux femmes. Ce dernier s’ajoute aux autres facteurs de risque traditionnels en commun avec l’homme et se manifeste particulièrement à trois étapes clés de leur vie : lorsqu’elles prennent une contraception à base d’œstrogènes non naturels qui favorisent la coagulation et augmentent donc le risque d’événement cardiovasculaire, pendant une grossesse où elles peuvent souffrir d’hypertension, de prééclampsie et/ou de diabète et à la ménopause, où la chute brutale des hormones féminines leur fait rejoindre les hommes en matière de risques pour le cœur et les artères. Les femmes présentent également des risques qui leur sont propres : celles qui souffrent de migraines avec aura, d’un syndrome des ovaires polykystiques ou d’endométriose, celles qui ont subi une stimulation ovarienne ou une radiothérapie du thorax pour traiter un cancer du sein par exemple sont plus à risque cardiovasculaire.

L’avis de MedStar Health : Les femmes présentent également des facteurs de risque supplémentaires, car les fluctuations hormonales tout au long de leur vie affectent le risque de maladie cardiaque et peuvent être un indicateur de votre santé cardiaque future. Par exemple, la prééclampsie ou le diabète gestationnel pendant la grossesse peuvent signaler des facteurs de risque plus tard dans la vie. Et les changements dans les niveaux d'œstrogènes peuvent déclencher une multitude de facteurs de risque qui peuvent augmenter le risque de maladie cardiaque chez une femme. L'œstrogène aide à maintenir les vaisseaux sanguins souples et sains, mais à mesure que les niveaux diminuent autour de la ménopause, nous observons un durcissement plus important des vaisseaux sanguins, ce qui peut augmenter la pression artérielle et affecter les niveaux de bon et de mauvais cholestérol.

Pour mieux comprendre vos facteurs de risque de maladie cardiaque spécifiques liés au sexe, parlez à un spécialiste du cœur de : votre âge lors de votre premier cycle menstruel, de la présence de certaines affections pendant les années de procréation, telles que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou l'endométriose, de toute complication pendant la grossesse, comme l'échec d'un test de stress de grossesse ou le développement d'un diabète gestationnel, d'une prééclampsie ou d'une hypertension artérielle, de votre âge à la ménopause.

Comprendre les premiers signes d’une crise cardiaque chez les femmes

Le constat : Les symptômes observés chez les femmes sont souvent qualifiés d’« atypiques » parce qu’ils diffèrent des symptômes que l’on observe habituellement chez les hommes (douleurs à la poitrine et difficultés à respirer). Qui plus est, les signes de crises cardiaques peuvent être beaucoup plus subtils que ceux que les médecins associent à ce qu’ils appellent la crise cardiaque « hollywoodienne ». La Fondation Agir pour le Cœur des Femmes atteste que les femmes qui présentent des facteurs de risque cardio-vasculaire doivent s’alerter face à 5 symptômes atypiques de l’infarctus du myocarde, qui sont souvent associés : la sensation d’épuisement, l’essoufflement à l’effort, la douleur aigue dans le dos, les signes digestifs, les palpitations brutales. Le danger n’est autre qu’elles ne font pas forcément le lien, simplement parce que ces manifestations ne sont pas représentatives de l’image qu’elles ont d’une urgence cardiaque.

L’avis de MedStar Health : Les symptômes des maladies cardiaques se présentent souvent différemment chez les femmes et les hommes. Alors que les hommes sont plus susceptibles de ressentir la douleur thoracique écrasante que l'on voit souvent dans les films, les femmes décrivent souvent une sensation d’oppression. Les symptômes étant différents, les femmes peuvent ne pas les reconnaître aussi rapidement ou les attribuer à un problème potentiellement mortel, ce qui peut retarder la prise en charge. Par conséquent, elles ont un risque accru de subir une « crise cardiaque silencieuse » au cours de laquelle des blocages empêchent le cœur de recevoir suffisamment de sang ou d’oxygène, ce qui provoque des lésions et des complications graves sans signes avant-coureurs perceptibles. D'autres symptômes de maladies cardiaques chez les femmes peuvent inclure :

  • Indigestion
  • Reflux
  • Douleur dans le haut du dos
  • Vertiges
  • Nausées et vomissements
  • Essoufflement
  • Troubles du sommeil

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Défendre ses intérêts auprès des médecins

Le constat : La Fondation pour la Recherche Médicale alerte sur le fait que les femmes subissent encore une « double peine » : elles sont plus à risque mais aussi moins bien dépistées, soignées et suivies que les hommes. En effet, si la mortalité globale par infarctus du myocarde a diminué de près de 80 % ces 30 dernières années, ces dernières semblent ne pas en bénéficier, d’après les dernières données. Et pour cause, elles payent un lourd tribut aux stéréotypes à tous les niveaux : elles se sentent moins concernées que les hommes en matière de risques, elles ont moins accès à la prévention, et lors de la phase aiguë d’un accident cardiovasculaire, les études montrent qu’elles sont prises en charge 15 à 30 min plus tard que les hommes et moins bien qu’eux. S’ajoute à cela le fait que les femmes ont tendance à prioriser leurs obligations familiales, notamment les plus jeunes, et font passer en premier plan la santé de leurs proches au détriment de la leur.

L’avis de MedStar Health : Savoir est un pouvoir, et savoir reconnaître ce qui est normal pour vous peut vous aider à repérer plus rapidement les signes d’inquiétude. Il est utile de connaître vos chiffres, notamment votre taux de cholestérol total, de LDL ou « mauvais » cholestérol, de HDL ou « bon » cholestérol et de triglycérides, ainsi que vos antécédents familiaux et tout autre facteur de risque personnel. N’hésitez pas à poser des questions au médecin ou à demander un deuxième avis, si nécessaire. Il peut également être utile d’être accompagné d’une personne de soutien à vos rendez-vous afin qu’elle puisse vous aider à obtenir toutes les informations que vous recherchez. Vous avez le droit d’être informé et de participer aux décisions concernant vos soins.

2025-02-21T15:07:54Z