De nombreux facteurs contribuent au risque de maladie cardio-neurovasculaire, explique le ministère de la Santé. Les facteurs de risque métaboliques, comme l’hypertension, l’obésité, le diabète de type 2, l’hypercholestérolémie. Les facteurs de risque comportementaux : tabagisme, activité physique insuffisante et sédentarité, alimentation déséquilibrée, consommation excessive d’alcool, mais aussi stress, troubles du sommeil.
Il y a également les facteurs socio-environnementaux : les ressources économiques, le cadre de vie, d’éducation, de travail, la pollution atmosphérique ou sonore, la qualité de la production agro-alimentaire, mais aussi l’exposition à la publicité, la proximité des lieux de vente de tabac…
D’autres facteurs personnels, souvent non modifiables, contribuent au risque, parmi lesquels l'avancée en âge, les antécédents familiaux (hypercholestérolémie familiale par exemple), les antécédents personnels mais encore certaines pathologies chroniques.
C'est l'ensemble des facteurs de risque et leur cumul qui potentialise le risque.
Intéressons-nous au facteur "âge". Avec le temps, on observe les effets du vieillissement sur le cœur et sur les vaisseaux. “Il y a alors une recrudescence de toutes les maladies cardiaques et vasculaires, avec notamment une augmentation du risque de maladies en lien avec l'athérosclérose qui aboutit à l'angine de poitrine, l’infarctus, l’AVC, une atteinte des artères périphériques (artériopathie)”, explique le cardiologue. L’âge augmente également le risque d’arythmie cardiaque, et notamment de fibrillation auriculaire. “Il y a aussi plus de maladies valvulaires, de dysfonctions de valves, qui sont qualifiées de “dégénératives”. Le tissu qui constitue les valves devient moins souple, s’épaissit, se calcifie, les valves fonctionnent alors moins bien”, ajoute le Dr Bensaïd.
Ce dernier précise également qu’avec le temps, l’effet des facteurs de risques cardiovasculaires est cumulatif : la durée d'exposition au tabac, l’impact d’années d’hypertension artérielle mal équilibrée, de diabète ou de surpoids. Bien sûr, à mesure que l’on avance en âge, on devient plus fragile. Il y a donc de plus en plus de pathologies autres que les maladies cardiovasculaires également.
“Sur le plan de la thérapeutique, on a fait beaucoup de progrès pour traiter ces maladies. On soigne mieux qu'il y a trente ans. Mais là où on a encore de gros progrès à faire, c'est sur la prévention globale qui permet de réduire l’incidence de ces maladies cardiovasculaires”, observe le cardiologue.
Cette prévention repose sur plusieurs points. Le premier étant bien sûr de diffuser les messages de santé publique afin de réduire la survenue de facteurs de risques.
“La santé à 60 ans se prépare bien avant !”, rappelle le cardiologue. Chez le sujet jeune, il y a donc tout intérêt à faire un dépistage et un suivi réguliers, à commencer un traitement précoce si c’est nécessaire. “Dès qu’une pathologie est dépistée, il y a un grand bénéfice à se faire suivre, à avoir un cardiologue de référence. Mais aussi à avoir un support diététique et faire du sport régulièrement”, explique le Dr Bensaïd. “Il n’est jamais trop tard pour mettre tout ça en place.”, conclut-il.
Merci au Dr Alexandre Bensaïd, cardiologue.