CETTE HABITUDE NOCTURNE ADOPTéE PAR DES MILLIONS DE FRANçAIS AUGMENTE LES RISQUES D'INFARCTUS SELON LES CHERCHEURS

Dormir avec une lumière allumée, même faible, pourrait nuire sérieusement à votre santé cardiovasculaire. Voici le risque.

Téléphone en veille, lampe de chevet, veilleuse d’enfant… la lumière artificielle s’invite de plus en plus dans nos chambres. Ce détail anodin pourrait pourtant avoir de lourdes conséquences sur le cœur.

Une étude menée par l’université Flinders en Australie, publiée dans JAMA Network Open, révèle que les personnes exposées à la lumière durant leur sommeil présentent un risque augmenté de 47 % d’infarctus. Une hausse inquiétante, liée à un dérèglement du rythme circadien, cette horloge interne qui gouverne notre corps depuis des millénaires.

Quand la nuit ne suffit plus à protéger le cœur

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont étudié plus de 88 000 adultes britanniques, tous équipés d’un capteur lumineux. Au total, 13 millions d’heures de données ont été analysées, croisant exposition nocturne et état de santé.

Résultat : au-delà de 105 lux (l’équivalent d’une faible lampe de salon), la lumière perturbe la régulation naturelle de la tension, du rythme cardiaque et des hormones. Le corps, privé d’obscurité, reste en alerte. Une surcharge chronique qui, à long terme, favorise l’inflammation, les arythmies et les troubles cardiovasculaires.

Les jeunes et les femmes, plus vulnérables

L’étude souligne que certaines populations sont plus touchées que d’autres. Les femmes et les jeunes adultes semblent plus sensibles aux effets de la lumière pendant la nuit. Leurs organismes réagissent plus fortement aux perturbations du rythme biologique.

Même après avoir pris en compte les habitudes de vie ou les prédispositions génétiques, l’exposition nocturne à la lumière reste un facteur de risque indépendant. Une alerte sanitaire qui concerne autant les chambres d’enfants que les hôpitaux ou les villes trop éclairées.

Un enjeu de santé publique majeur

Pour les chercheurs, il est temps de considérer la lumière nocturne comme une pollution environnementale à part entière. Ses effets ne se limitent pas au cœur : le diabète de type 2 est aussi concerné, avec un risque accru de 67 % chez les personnes les plus exposées.

À l’inverse, s’exposer à une lumière naturelle forte en journée semble protecteur. Selon la même étude, cela réduit de 34 % le risque de mortalité cardiovasculaire, en renforçant les cycles veille-sommeil et les fonctions métaboliques.

2025-11-01T07:17:09Z