C'EST QUOI, LA TENDANCE DES MICRO-RETRAITES QUI SéDUIT DE PLUS EN PLUS LA GEN Z ?

Trouver le bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle : c'est l'objectif que veulent atteindre les jeunes salariés recourant à la micro-retraite. Pendant plusieurs mois, ils se mettent en retrait du monde du travail pour protéger leur santé mentale et «recharger les batteries».

Pour se préserver du burn-out, ils ont décidé de faire une pause. C'est ce qu'on appelle la «micro-retraite», et pour les jeunes salariés qui y ont recours dans le monde, cette coupure serait un moyen efficace de refaire le plein d'énergie avant de se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle. Mais l'équilibre vie pro-vie perso n'est pas la seule raison expliquant cette tendance prisée par la gen Z. Comme le souligne 20 minutes, elle est aussi le reflet d'une inquiétude manifeste face à la retraite. Pour beaucoup, dans un contexte politique chaotique autour de cette question, autant profiter de la vie dès maintenant car plus tard, il sera... trop tard. Selon un sondage Ifop en février 2023, 72 % des moins de 35 ans jugeaient totalement inacceptable le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

Cette micro-retraite est devenue virale sur les réseaux sociaux. Sur TikTok, le hashtag dédié, #careerbreak, cumule environ 32,4 millions de vidéos, témoignant de l'ampleur du phénomène. Pour autant, comme on peut s'en douter, entre ceux qui aspirent à prendre cette pause et ceux qui franchissent effectivement le pas, il y a un monde. «Cette tendance de prendre des pauses concerne uniquement les jeunes qui peuvent se le permettre financièrement», confirme Elodie Gentina, conférencière, professeure à l'IESEG School of management. «Leur famille ou des amis vont pouvoir les aider ou leur entreprise va leur garder leur poste», poursuit-elle.

«Le travail reste une priorité mais ils ont besoin d'un équilibre de vie»

Mais que la micro-retraite soit un projet, un rêve difficile à concrétiser ou une réalité, elle concerne des jeunes salariés qui partagent un même idéal : «cette génération a un autre rapport au travail qui est plus affectif que rationnel, résume Elodie Gentina, Le travail reste une priorité mais ils ont surtout besoin d’un équilibre de vie. Quitte à perdre un peu de pouvoir d’achat car le salaire n’est plus le critère numéro un pour être heureux».

Cette pause plus ou moins longue, le temps de se couper du travail, de voyager, de s'enrichir de nouvelles expériences, est aussi un moyen de multiplier les expériences professionnelles. La génération Z «veut avoir plusieurs métiers dans sa vie et apprendre de nouvelles compétences. On remarque aussi que dans les entreprises ils ont tendance à vite s’ennuyer, pour éviter cela, ils vont entrecouper leur vie professionnelle de pauses.» conclut Elodie Gentina. L'ère du métro-boulot-dodo est bien révolue.