EN FRANCE, LES BOUTEILLES CONSIGNéES FONT LEUR RETOUR à PETITS PAS

Répandue dans l’Hexagone jusque dans les années 1980, la consigne des bouteilles de verre a fini par disparaître du paysage. Aujourd'hui, des initiatives locales, convaincues de son intérêt écologique, tentent de faire revenir cette pratique. Mais tout est à reconstruire. 

C’est dans la Drôme, à quelques kilomètres de Valence, que le projet “Ma bouteille s’appelle reviens” a installé son unité de lavage. Ici, on récupère les bouteilles en verre consignées, on les lave et on les emballe pour les renvoyer chez des producteurs locaux. “Par rapport au recyclage du verre, la consigne pour réemploi représente 79 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins”, explique Clémence Richeux, chargée du développement. 

La coordinatrice du projet plaide pour un retour de la consigne monétaire en France. C’est-à-dire que les consommateurs paient quelques centimes de plus à l’achat, qu’ils récupéreraient en ramenant les contenants en magasin. “Et uniquement pour le réemploi”, précise–t-elle, car pas question de tout mélanger avec le recyclage

Tout est à réinventer

Alors, à l’automne 2022, “Ma bouteille s’appelle reviens” s’est associé à neuf autres organisations spécialisées dans la collecte et le lavage des bouteilles, comme Consign’Up, Alpes Consigne ou Rebooteille, pour créer France Consigne. L’idée est d’harmoniser les pratiques pour accélérer le retour du réemploi dans l’Hexagone. 

Car le système est entièrement à reconstruire. “On a complètement perdu l'habitude de réemploi en France, alors qu’on le faisait il y a 30 ans”, explique Clémence Richeux. Aujourd'hui, tout est à réinventer. Il faut recréer tous les process techniques, toutes les normes autour de la qualité et surtout des standards de bouteille.” À terme, l’association pourrait délivrer une certification aux producteurs dans une démarche de réemploi. 

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