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Dans l’univers du bien-être, il y a toujours une nouvelle tendance qui fait du bruit, à juste titre ou non. C'est au tour de la “Méthode Glucose” en ce moment. Propulsée sur le devant de l'affiche par Jessie Inchauspé, biochimiste française basée aux États-Unis, cette approche promet de stabiliser le taux de sucre dans le sang, avec à la clé une meilleure santé, plus d’énergie et une peau éclatante. Décryptons ce phénomène qui ne cesse de faire parler de lui.
Tout commence avec le livre La Révolution Glucose, publié en 2022. Jessie Inchauspé y raconte comment elle a découvert l’importance de réguler les pics de glycémie, ces variations soudaines du taux de sucre dans le sang qui sont responsables selon elle de nombreux maux : fatigue, fringales, irritabilité, vieillissement prématuré, et même certaines maladies inflammatoires comme le diabète de type 2.
Un an plus tard, l'autrice publie La Méthode Glucose Goddess, qui transforme ses concepts en un programme pratique, conçu pour “révolutionner” la glycémie en quatre semaines. Sur Instagram, où elle compte près d’un million de followers, Jessie vulgarise la biochimie avec un mélange de rigueur scientifique et de légèreté. Mais derrière cet enthousiasme se cache une vraie question : peut-on réellement transformer sa santé simplement en régulant sa glycémie ?
La Méthode Glucose repose sur des principes clairs :
Ces ajustements alimentaires visent un objectif principal : aplanir les variations de la glycémie pour éviter que votre énergie fasse les montagnes russes, ce qui a des conséquences à long terme sur votre santé.
Selon l’autrice, maîtriser sa glycémie ne profite pas uniquement aux diabétiques. Jessie Inchauspé évoque trois bénéfices majeurs : une meilleure gestion de l’énergie quotidienne, avec moins de coups de fatigue et de fringales ; une prévention des maladies graves comme le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires à long terme ; un effet visible sur la peau, le sommeil et même l’humeur. Cette méthode semble donc allier prévention, bien-être et esthétique. C’est là qu’elle marque des points pour son public : elle ne parle pas de privation, mais de stratégies simples pour améliorer sa qualité de vie.
Cependant, tout le monde n’adhère pas à cette “révolution”. Le professeur François Jornayvaz, endocrinologue aux Hôpitaux universitaires de Genève, n’hésite pas à qualifier cette méthode de pseudoscientifique. Selon lui, les études citées par Jessie Inchauspé manquent souvent de rigueur ou sont anecdotiques. Le docteur Boris Hansel, endocrinologue français, partage cet avis et rappelle que les principes de la méthode - consommer des fibres, limiter les sucres rapides, bouger régulièrement - sont connus depuis longtemps. “Ce n’est pas nouveau et on n’avait pas besoin de la méthode Glucose pour le savoir”, déclare-t-il. Malgré ces critiques, le succès est au rendez-vous, porté par une communication efficace et des témoignages enthousiastes sur les réseaux sociaux.
Alors, pourquoi la méthode Glucose séduit-elle autant ? Peut-être parce qu’elle arrive à un moment où beaucoup cherchent des solutions simples pour reprendre le contrôle de leur santé sans se priver. Contrairement à d’autres régimes restrictifs, cette méthode ne bannit aucun aliment, mais propose une approche différente de leur consommation. En un sens, elle s’inscrit dans une tendance plus large où science, bien-être et lifestyle s’entremêlent. Si elle divise la communauté scientifique, cette méthode incarne une quête universelle : mieux comprendre son corps pour mieux vivre.
La Méthode Glucose n’est évidemment pas une solution miracle et repose sur des principes alimentaires simples et accessibles, qui, bien appliqués, peuvent favoriser une meilleure hygiène de vie. Cependant, comme pour toute approche, il est important de rester prudent et de consulter un professionnel de santé avant d’adopter des changements significatifs à son quotidien. Au-delà du battage médiatique, cette méthode nous invite à réfléchir à notre rapport au sucre et à notre alimentation. Alors, révolution ou simple effet de mode ? La réponse dépend peut-être de ce que vous attendez de votre assiette.