PEUT-ON FAIRE DU SPORT QUAND ON SOUFFRE D’HYPERTENSION ? VOICI CE QU’IL FAUT SAVOIR

L’hypertension est une maladie fréquente qui nécessite souvent un traitement médical, mais aussi des changements de mode de vie. Parmi eux, la pratique régulière d’une activité physique adaptée joue …

Vous êtes hypertendu, c’est-à-dire que votre médecin a trouvé à plusieurs reprises des chiffres de tension artérielle supérieurs à 140 et 90 mm de mercure au repos. Ce dernier a également mis un traitement en route, à prendre une ou plusieurs fois par jour. Son but est de normaliser la tension au repos et à l’effort, le plus souvent sans grande contrainte, mais en sachant qu’il doit être entrepris le plus tôt possible, dès l’apparition des premiers symptômes. La mise en place de mesures hygiéno-diététiques s’avère également indispensable en parallèle pour corriger les erreurs diététiques les plus grossières, notamment diminuer les apports de sel, de même qu’éliminer les facteurs de risque (stress, tabac, excès de poids, sédentarité...). C’est dans ce contexte que vous vous demandez s’il est possible de débuter une activité physique ou bien de poursuivre celles déjà pratiquées au quotidien sans risque. Peut-on se lancer ou non ? La réponse est sans conteste « oui » pour le Club des Cardiologues du Sport, qui fait savoir que « l’activité physique est recommandée chez tous les hypertendus, au même titre que les traitements de cette maladie. »

L’organisme rappelle ainsi dans un point d’information dédié que la pratique régulière d’activités physiques et sportives (APS) chez les sujets atteints d’hypertension artérielle (HTA) est non seulement possible, mais aussi souhaitable. C’est également le constat de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui fait remarquer que « faire de l’exercice de manière régulière est l’une des premières recommandations pour faire baisser la tension artérielle et améliorer la santé cardiovasculaire, tant pour la population générale que pour les personnes souffrant d’hypertension. Cette habitude se révèle bénéfique pour la santé à plusieurs égards et protège l’organisme de l’hypertension et des maladies cardiovasculaires. Des études montrent qu’en réduisant la tension artérielle systolique de 5 mmHg, on peut faire chuter la mortalité due aux accidents vasculaires cérébraux de 14 % et celle due aux maladies coronariennes de 9 %. » Et ce, sachant, selon l’IRBMS*, que l’absence d’activité physique régulière chez les sédentaires est au contraire un facteur de risque cardiovasculaire important, qui vient s’additionner au risque déjà présent chez tout malade hypertendu.

Sport régulier : les mécanismes qui protègent le cœur

Mais comment expliquer les effets bénéfiques de l’activité physique dans ce domaine, au-delà des nombreux bienfaits qu’elle procure ? La Haute Autorité de Santé donne la réponse dans un guide dédié publié en ligne, à savoir que « chez les personnes hypertendues, des études ont montré qu’une activité physique régulière permet de réduire la pression artérielle et de limiter les autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires et métaboliques. » Quels sont ces facteurs de risque en question ? L’Institut Ernest Malvoz de la Province de Liège cite le cholestérol sanguin, la glycémie (taux de sucre dans le sang) et la masse grasse. S’ajoute à cela le fait qu’une pratique à plusieurs favorise les relations sociales, ce qui peut aider à se motiver et à se sentir soutenu. Même constat de la part de la Fédération Française de Cardiologie, qui révèle plus précisément comment fonctionne le myocarde (tissu musculaire qui constitue la paroi du cœur) au moment de pratiquer une activité physique. Ce dernier se contracte pour propulser du sang riche en oxygène et en éléments nutritifs vers les organes et muscles du corps : lors d’un effort, la fréquence cardiaque s’accélère pour compenser la dépense énergétique des muscles sollicités.

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Mais ses experts insistent bien sur le fait que c’est le sport pratiqué de façon régulière, à raison de trois entraînements par semaine, qui aura des effets bénéfiques sur le système cardiovasculaire. Car plus une personne va s’adonner à des exercices physiques, plus le cœur sera performant. Et ce, selon quatre mécanismes précis : une augmentation de la force de contraction du myocarde, une diminution de la fréquence cardiaque au repos et pendant l’effort conduisant le cœur à moins se fatiguer au quotidien, une augmentation du volume de sang éjecté au moment de la contraction ventriculaire (le cœur doit moins travailler lorsqu’il propulse le sang dans l’organisme) et une amélioration de la vasodilatation des artères et de la capacité du sang à transporter de l’oxygène aux organes et aux muscles. Ainsi, « l’ensemble de ces mécanismes participe au maintien d’une tension artérielle inférieure à 140/90 mmHg (millimètres de mercure) », note-t-il. Preuve que la régularité a son importance : le Club des Cardiologues du Sport fait savoir que les chiffres tensionnels reviennent à leurs valeurs initiales après un arrêt de l’entraînement de 3 à 6 semaines.

Activité physique : faut-il craindre que l’effort fasse monter ma tension artérielle ?

Mais toujours est-il que certaines personnes craignent de bouger pour leur santé, dans la mesure où elles ont peur d’accentuer anormalement leur tension artérielle pendant l’effort… Doit-on craindre que l’activité physique soit source d’hypertension ? Il convient en premier lieu de savoir, selon l’OMS, que « l’exercice physique désigne tout mouvement corporel produit par les muscles qui requiert une dépense d’énergie et comprend donc de nombreuses activités quotidiennes, comme les tâches ménagères, la marche, certaines activités professionnelles et activités de loisir, les jeux, le sport ou l’exercice planifié. » Tout mouvement effectué n’est donc pas synonyme d’une fréquence cardiaque qui s’accélère et d’une pression artérielle qui s’élève légèrement. C’est pourquoi la HAS rappelle qu’il est possible de reprendre une activité physique légère, comme la marche, sans avis médical. Ce dernier s’avère en revanche nécessaire avant de démarrer une activité physique d’intensité modérée… voire même celui d’un cardiologue spécialisé si la personne, à l'instar d'un sportif aguerri, envisage de pratiquer une activité physique d’intensité élevée.

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Le rôle du médecin s’avère en effet essentiel pour évaluer notamment le niveau de risque de maladie cardiovasculaire auquel la personne est exposée, quitte à faire pratiquer une épreuve d’effort (examen qui permet d’analyser l’activité du cœur lors d’un exercice physique soutenu), selon le niveau de risque. « La pratique d’une activité sportive nécessite d’autres précautions quand on est hypertendu, et c’est votre médecin qui vous l’autorisera après quelques examens complémentaires qu’il jugera utiles », confirme ainsi le Club des Cardiologues du Sport. Quant à savoir quels types d’activités il est possible de pratiquer une fois l'autorisation du médecin  reçue, la HAS préconise de choisir avant tout celles que l’on préfère, tout simplement. Le Club des Cardiologues du Sport recommande pour sa part de privilégier toute activité physique pratiquée au moins 30 minutes, 3 fois par semaine, à une intensité correspondant à une sensation d’essoufflement modéré. Parmi les parfaits exemples cités par la Fédération Française de Cardiologie figurent des sports de type aérobie tels que la marche rapide, la course à pied, le cyclisme ou la natation, en veillant à alterner journées de repos et journées d’effort.

2025-09-01T22:18:09Z