Lire l'avenir dans les lignes de vos mains n'est pas quelque chose qui vous attire? Ça tombe bien, vos menottes peuvent aussi vous servir d'indicateur concernant vos habitudes de consommation d'alcool. Elles ne vous diront pas le nombre de verres que vous pouvez vous enquiller, mais la longueur de vos doigts pourra vous livrer un secret datant d'avant votre naissance.
Une étude parue le 11 novembre 2024, relayée par Study Finds, indique que le rapport entre la longueur de votre index et celle de votre annulaire peut révéler la quantité d'alcool que vous êtes susceptible de consommer. Les scientifiques appellent ça «indice de Manning» (ou «indice 2D:4D», 2D correspondant à la longueur de l'index et 4D de l'annulaire).
Ce rapport, bien étonnant, découle de la quantité de testostérone et d'œstrogènes à laquelle nous avons été exposés dans l'utérus. Les personnes ayant été exposées à des niveaux élevés de testostérone avant leur naissance ont généralement un faible indice 2D:4D. Autrement dit, leur annulaire est plus long que leur index. À l'inverse, les personnes exposées à davantage d'œstrogènes ont un indice plus élevé, donc un index plus long que l'annulaire.
L'équipe de recherche, dont les membres sont issus de l'Université de Swansea (Royaume-Uni) et de l'Université de médecine de Łódź (Pologne), a constaté que les personnes présentant un faible indice 2D:4D (annulaire plus long qu'index) étaient plus susceptibles de consommer de l'alcool et présentaient des risques plus élevés de troubles liés à l'abus de cette consommation).
Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques ont mesuré les doigts de 258 étudiants. Ensuite, à partir du questionnaire Alcohol Use Disorders Identification Test (AUDIT) mis au point par l'Organisation mondiale de la santé, ils ont évalué les habitudes de consommation d'alcool de chacun. Les résultats révèlent que les étudiants avec un faible indice 2D:4D consomment davantage d'alcool et ont un score plus élevé au test AUDIT (plus le score est élevé, plus il représente un risque de dépendance à l'alcool). Dans un communiqué, le coauteur des recherches, John Manning, écrit: «On sait que les patients alcooliques ont un 4D très long par rapport au 2D, ce qui indique une exposition prénatale élevée à la testostérone. Comme on pouvait s'y attendre, cet indice était plus fort chez les hommes que chez les femmes.»
Si les chercheurs ont également examiné d'autres caractéristiques comme la taille et le poids, ils considèrent que l'exposition hormonale prénatale serait plus influente dans la détermination de la consommation d'alcool. Toutefois, ils indiquent qu'un faible indice 2D:4D ne caractérise pas une personne comme étant une consommatrice d'alcool problématique, et vice versa. De nombreux facteurs, dont l'environnement et les choix personnels, influencent la consommation: «L'alcool est un problème social et économique majeur. Il est important de comprendre pourquoi il présente des différences considérables d'un individu à l'autre», explique John Manning.
En plus de nous être bien utiles au quotidien, les mains continuent de nous surprendre. Si vos doigts vous aident à y voir plus clair dans vos habitudes de consommation, ils ne déterminent en rien vos décisions. En cas de doute concernant votre rapport à l'alcool, le questionnaire AUDIT est disponible en ligne, et des sites comme Alcool Info Service sont accessibles pour s'informer et au besoin, demander de l'aide.
2024-11-28T18:11:15Z